Janvier 2023

En ce premier jour de l'an, c'est un cauchemar que nous avons vécu, un deuil par procuration et à l'heure où j'écris (soit 4 jours plus tard...), la douleur et les larmes sont encore très intenses. Je prends mon courage à deux mains et vous explique ... 

Nous sommes dimanche. Chéri, en se levant, me regarde et d'un commun accord, on se dit que ce jour sera "le notre". Autrement dit, on s'occupe de nos chevaux, mais on ne fait rien. Cool Raoul. Le temps semble tourner au beau (entendre ici, il y a du brouillard!)., alors on met les chevaux dans le terrain des noyers. C'est désormais officiellement notre paddock d'hiver et il se tient vraiment bien. Je repousse un peu les clôtures pour grapiller de l'herbe et on nettoie les abris, on remet le foin, on prépare un Bigbag pour le monter le temps de midi ainsi que la ration de Mamie. Les juments vont bien, le ciel s'éclaircie, chacune des filles se roule et ressemble plus à des sangliers qu'à des poneys mais soit. Tout se passe bien. Au moment de s'asseoir pour boire notre café, on reçoit un sms :

Ni une ni deux, on répond, on se met au courant mais surtout, on grimpe dans la voiture. Les chevaux en question sont ceux d'un village voisin, où vit ma tante et par conséquent, je les ai toujours plus ou moins connu là. Aucune idée de la tête des propriétaires mais finalement, on va quadriller un peu. On se retrouve rapidement au bout de la voie béton côté Bocquegney où l'on rencontre les propriétaires, on échange nos numéros de téléphone et on part, sans le savoir, pour 5h de traque et de quadrillage où l'on aura fait pas moins de 200km ! Sur les 3 équidés, l'une a été parquée pour ramenée au pré par les gendarmes sur les coups de 2h du matin. 

En fonction des informations, on fait tous les bleds, on revient sur nos pas. La femme au téléphone est paniquée, mais concentrée et très reconnaissante de notre investissement. 

On s'arrête à chaque personne qu'on croise, on pose des questions, je donne mon numéro de téléphone et remercie chaleureusement chacun et chacune. On repart !! A midi et demi, la piste nous mène autour de Circourt. Alors pendant que chéri prépare le quad pour aller dans le bois, je donne la ration à Mamie et le foin aux autres. A peine le temps de finir qu'on a une nouvelle info : chevaux vus à Bocquegney, puis non fausse alerte. Ca me gave, et j'ai le sentiment qu'ils sont de l'autre côté : gorey, ces coins là-bas, mais pas de notre coté. ON REPART pour quelques kilomètres, ma bagnole est dégueulasse de boue, je commence à fatiguer et je pense au poney censé être fourbu !! C'est une catastrophe. Finalement, les traces nous mènent a Jésonville. On quadrille et on désigne de rebrousser. Tous à Escles, et les chevaux y sont. Le soulagement pour tout le monde, les chevaux sont cramés, vidés complets, pas hyper chouettes mais au moins, ils sont là, sains et saufs. Adeline, qui nous a contacté, arrive avec le van. La femme nous remercie très très très très chaleureusement et il est 16h00 lorsqu'on retrouve notre maison, nos chevaux et le calme d'un premier janvier... 

18h47 : Je vois une annonce sur le réseau, accident à hauteur de Hennecourt, circulation totalement arrêtée, accident très grave. Mon coeur se sert. Au même moment, à 10 secondes près, Adeline nous envoie un sms : 

Mon sang n'a fait qu'un tour... L'infirmière me MP pour m'expliquer que les chevaux sont à sa cousine et que c'est sa tante qui les a chez elle. Que les trois ont finit par s'enfuir du parc et ont couru sur la voie express. Les chevaux se sont fait percuté de plein fouet. Ils sont morts. 3 chevaux, 3 voitures, un massacre. Un scandale. Aucune perte humaine, mais beaucoup de sang, beaucoup de violence, 3h de coupure dans la circulation. Les deux chevaux blancs sont morts quasi instantanément, ce qui n'a pas été le cas du poney, retrouvé tripes à l'air, éventré, qu'il a fallut euthanasié d'urgence. Toute cette solidarité humaine pour que cela se finisse ainsi, dans le sang et la souffrance, dans la surprise la plus totale. Dans une douleur qu'on ne peut même pas nommer. 

Alors, après avoir eu la "propriétaire" au téléphone pour lui témoigner mon soutien et lui exprimer ma présence si besoin, j'ai ressenti le besoin viscéral de sortir voir mes chevaux, vérifier qu'elles soient là. Les trois. Debout, en bonne santé. J'ai brossé chaque cheval frénétiquement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une poussière dessus. Mon cœur se serre, je me sens prisonnière dans une émotion qui ne m'appartient pas. Mais je le dis, malgré tout, nous sommes en deuil. 

J'ai beau savoir que j'ai toujours des idées pourries, au mauvais moment, ce n'est certainement pas cette année que les choses vont changer ! C'est encore traumatisée des évènements de la veille que je me motive à sortir Tartine. Sidepull, un bon pansage et durant ce temps, Thierry me répète en boucle que le temps tourne au mauvais. Oui, je sais, on est à Circourt, il ne fait JAMAIS très beau. J'amène l'animal au montoir, elle se place vraiment très correctement, elle est patiente. Quand je suis installée, elle fait son demi-tour et on y va. Un départ un peu délicat parce que le vent se lève et que depuis des lustres que nous ne sommes pas sorties ensemble, cette balade est inconfortable. Je croise Nicolas qui me dit que je vais me taper la flotte bien comme il faut et... Il a raison, à peine devant l'église, c'est le déluge mais tant pis. En réalité, je voulais aller voir de plus près cette belle carrière qui se monte à la Ferme de l'Etant ! Alors quitte à être dehors autant y aller. La jument capte mal, entre les juments qui hennissent à la maison et le petit entier de la ferme ça fait un mélange particulièrement bruyant dans les oreilles de mon aveugle. Demi-tour et là, elle se met en mode bulldozer ! Elle est sympa, mais pas au cordeau comme d'habitude. Les arrêts sont plus fréquents pour être certaine de "garder le contrôle" parce qu'il faut une dizaine de pas à la demoiselle pour se stopper. On passe par la ferme de Pascal et là on galope. Du pas-Galop, elle sait naturellement le faire. C'est un bon point. Au dessus je dois affermir mes demandes parce qu'elle plonge dans la cote, quitte à trotter et c'est hors de question vu la flotte parterre. On prend le petit pont. Elle s'arrête vraiment bien au céder le passage mais je décide de couper le nez à une bagnole malgré tout et on rentre. Un retour très calme, plutôt serein. Evidemment je lui indique le montoir, elle s'y arrête au carré à la bonne hauteur, je descends et la mets en liberté. Je prends l'habitude de lui donner un peu de seau de grains pour la récompenser et qu'elle reste près de moi. Elle est trop chouette ! 

Comme chaque matin ces derniers jours, je me lève en demandant à Thierry : "On ne fait rien ce matin, hein ?" et lui de hocher la tête pour me signifier que non, rien de prévu en tout cas. Et puis le temps est brouillard, alors on se met d'accord pour mettre les chevaux au paddock en herbe, le temps qu'on nettoie les abris. Finalement, on se dit que désormais, le tracteur rentre facilement dedans, donc on le recule et ... on vide ! Deux choses trop chouettes : ce nouvel abri est tellement confort qu'on commence doucement à se sentir dans une écurie, à l'abri des intempéries, dans le calme. En plus, il est quand même assez gros, ce qui fait qu'on s'y sent vraiment bien. Et deuxième chose très sympa, c'est qu'on apprécie en prendre soin et par conséquent on vide complètement l'abri tous les mois voire même tous les quinze jours et c'est toujours super clean ! Il est rapidement 10:00 quand on termine cela. Vu que c'est vide, on se dit avec Thierry qu'il serait temps d'aller débiter les planches de chênes pour les installer. Difficilement explicable mais pour faire court : les murs de l'abri ne vont pas jusqu'au sol. Par conséquent on a un jour de 20cm environ en bas, tout le tour. Les planches de chênes vont permettre de fermer ce jour, ainsi qu'à hauteur de la séparation centrale, où on met le foin. Donc jusqu'à 13:00 nous voilà à mesurer, tracer, balayer, couper/scier, poncer, déplacer, mesurer, installer et fixer ! Mais le résultat est vraiment agréable à l'oeil. J'ai ainsi pu rempailler et mettre le foin. 

Entre temps, à midi, je dois donner la ration de mamie. Forcément. Et elle met des plombes à manger. Donc au départ je suis là, avec mon téléphone à attendre et je me dis "cocotte t'es complètement con ! T'as des chevaux, devant toi, t'en profites même pas !". Hé oui! j'étais absorbée par ma bêtise d'internet et je ne partageais même pas cet instant avec elles... Alors j'ai d'abord fait plein de câlins et Tartine me lançait des bisous en veux tu, en voila ! Alors j'ai commencé à faire des petites demandes comme le reculer, le rappel au bisous, le "touche" pour indiquer une cible (SPOILER : elle n'y arrive plus, elle voit plus rien de ce qu'elle doit toucher, mais elle a la volonté, parce qu'elle cherche!) et ça s'est transformé naturellement en une séance de travail de mobilisations. Décaler les épaules, les hanches, aspirer les hanches, déplacements latéraux par aspiration et par "pression". Hormis un contrôle du bout du nez fuyant, je n'ai touché à rien, l'animal étant au parc avec ses copines, elle n'avait rien harnachement ni limites. Elle a été sublime. En fait, cette bestiole ne sautera jamais, ne dressera plus, n'aura plus cette assurance en balade et donc on commence à abandonner l'idée de la randonnée... Mais elle a un coeur, une personnalité, une énergie, une concentration et une détermination vraiment surprenante à m'en foutre les larmes aux yeux. Elle est une merveille de créature comme on en voit peu. Nina avait un coeur énorme, un coeur à toute épreuve, un courage que je ne connais chez aucun autre de mes chevaux. Mais Tartine, elle, a ce truc émotionnelle beaucoup plus intense, beaucoup plus fort. Une présence. Je suis ressortie de ce moment toute bouleversée mais prête à rattaquer !

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05 Janvier 2023 | Balade en semi-liberté. 
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 Pas de balade prévu mais comme je devais aller promener la chienne, j'ai décidé de mettre licol et longe à Tartine et marcher un peu dans les champs. Finalement, la chienne décide d'aller tout droit et grimper la cote. Alors j'en profite pour travailler en douceur la mise en avant de la jument. Elle est aveugle désormais et vraiment, ça s'en ressent pas mal. Si elle a été presque parfaite dès le début (peu d'arrêts, ne cherche pas à brouter excessivement, belle mise en avant, autonome de son côté du chemin en bout de longe, attentive et calme ...), elle choppe le toc de me coller un peu à l'épaule. Elle a besoin de sentir un repère ou quelque chose qui la rassure (en l'occurrence moi, car je la tiens) alors, a la pression d'un doigts, je la repoussais à l'épaule. Finalement elle prend en assurance et en lui parlant tout se passe comme il faut et la monté du chemin est fluide. On passe par le Grand Champ sur la gauche, face aux éoliennes, le paysage change beaucoup depuis des années mais je le trouve toujours si magnifique. Là, Tartine cherche à brouter mais je m'ancre au sol, buste tourné à 45°, mise en avant. Un vent sifflant se lève, la jument se retrouve un tantinet mongole mais je la laisse trotter, en vérifiant cependant que j'ai toujours un frein et une oreille attentive (et c'est le cas). Fou comme le bruit du vent la déstabilise et lui fait presque tous ses repères. On contourne la Carrière des Blaireaux et on descend la Grande Côte du champ. Jument un peu stupide à ce moment-là qui se colle à l'épaule, qui trottine avec une levée de genoux et des secousses de tête violentes... Mais ça va. Alors une fois en bas et dans 35ha de champs non clôturés, je la lâche. Pendant que je promène le chien, j'ai droit à une jument qui broute, puis qui, à 50m, se met à trotter et galoper, s'arrête à ma hauteur pour repartir si vite. Elle était en liberté totale. A peine plus de 3km en 45 minutes quand même. Mais avec de la liberté et de l'écoute. Un peu flippette sur la fin, je l'appelle sans penser que les copines sont face à elle, tout droit mais hors de vue. Finalement elle s'arrêtera à la hauteur (mais à 10m loin de moi) pour brouter. Le récupère la longe et on rentre ainsi, aux trois allures. Un bon pansage et un fond de grains au retour. Rien de tel pour se mettre en jambe quand la journée est grise !
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08 Janvier 2023 | Balade à pied et Mobilisations. 
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Je finis le travail à 13h15 ce jour et jusque là, je me tâte à sortir avec Tartine. La météo est capricieuse mais en arrivant à la maison, je constate une petite éclaircie. Alors je me motive un peu. Je vais chercher la jument devant l'abri, qui m'attend et renâcle doucement. Elle a l'air tellement volontaire (et hésitante, un peu) que ça me boost. Je l'installe devant la maison et je commence un pansage un peu poussé. Elle reste très immobile, très attentive et l'idée c'est surtout de la détendre, que ça soit agréable pour elle. Je finis de brosser quand je sens quelques gouttes de pluie tomber de-ci de-là ... Mais on y va quand même ! Et j'ai bien fait puisqu'il n'aura finalement pas plu du tout. On démarre et mon objectif cet après-midi c'est de l'avoir détendue, ouverte, avec moi et qu'on touche à quelques mobilisations à pied. C'est un environnement qu'elle connait, ça devrait le faire. Marcher à l'épaule, s'arrêter, souffler. Au départ je la vois contractée, limitée dans son allure, l'encolure gonflée et la tête haute. Attentive à tout. A force, je comprends que ma jument est un vieux diesel donc on y va calmement. Quand j'obtiens une tête un peu abaissée, un pas à peine plus ouverte et des naseaux qui vibrent, on est bon ! Alors je demande la mise en avant avec un pli d'encolure. On assouplie, on marche. Après chaque exercice qui la mobilise je demande une mise en avant assez franche mais lente de sorte à ce que les muscles viennent se détendre après la "contraction". Visiblement ça fonctionne, après quelques plis d'encolure elle s'ébroue. On continue, je demande un déplacement d'épaule sur deux foulées, puis trois, puis une session par aspiration, enfin par pression. Elle est vraiment chouette. Moi, je bosse sur mon ancrage au sol, ma posture entière en passant de la tête par le buste jusqu'aux doigts de pieds. Et on avance, ainsi. Arrêts, reculer, déplacements de hanches, cessions, épaules, trot puis pas. Reculer puis au trot. En bas du village (soit 15 minutes) je la sens déliée mais agacée. Donc je lui demande juste la mise en avant. Elle a la tête assez basse qui s'ouvre vers l'avant, elle renâcle. On arrive chez Noémie et j'entends la gamine appeler donc je m'arrête. La petiote caresse la jument, lui fait des bisous, des câlins et après une dizaine de minutes on repart. Au pas, au trot, mise en avant oblige on accélère un peu. Dans la côte de la ferme je la laisse prendre son rythme. Elle s'arrête parfaitement au céder le passage. Et enfin, je termine sur des slaloms grâces aux marquages au sol. Slalom normal. Puis en déplacements latéraux, puis en EED - HDD. J'ai vu que ça lui demandait énormément (elle travail jamais, tu m'étonnes !) mais elle a été très sympa tout du long. Les derniers 200m je la mets en liberté, je la laisse aller à l'herbe pendant que je range le licol. Je cure les pieds et retour au paddock, dans le calme. 
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10 Janvier 2023 | Balade en selle - On essaie de travailler (et c'est pas gagné)
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Il n'était pas du tout prévu que je fasse quoi que ce soit avec ma blonde aujourd'hui et jusque là, je les avais lâché à l'herbe et pris mon temps pour curer les box et nourrir. Or, sur les coups de 10h le soleil est apparut. Il n'était pas attendu (plutôt de la pluie!) alors j'ai profité de l'occasion. J'ai sorti la selle, le tapis et ma bombe et je suis allée chercher l'animal. Elle m'a attendue sagement et, comme d'habitude, l'ai sortie devant la maison. Là, j'ai fait un long pansage et je dois avouer que c'est toute une épreuve pour réussir à avoir un cheval à peu près propre quand il perd ses poils d'hiver et qu'il se roule constamment dans le crottin. Mais j'arrive à bout du poil et de la crinière. Cheval calme et immobile, je pose le tapis sans réaction de sa part, puis la selle, zéro réaction. C'est en abaissant l'étrier droit que je réalise que le tapis est à l'envers ! Boulet... Je retire la selle à droite, change le tapis de sens, remets la selle à droite. Elle n'a toujours pas bougé. J'ai pu sangler sans problème donc on est bon. Je mets ma bombe sur la tête et lui présente le filet ... Elle lève très très fort la tête malgré le grain dans ma main mais j'arrive à mes fins. Cheval mâchouille et s'étend et on va au montoir. Elle est top, se place et reste immobile. A cheval elle sent mon pied mais ne bouge pas, je caresse et on démarre. Là, une douleur aux deux mollets, le genre de douleur ignoble à cause des cartiers de selle. Pas évident du coup de me détendre et d'être à l'aise mais tant pis on fera avec. Départ calme mais houleux, elle fait droite-gauche, j'essaie de garder un semblant de rectitude et je m'inspire principalement des conseils de Coach En Direct pour mes épaules, chercher la décontraction de l'animal, qu'elle se mette en avant et vienne doucement s'étendre et je suis surprise d'obtenir plutôt rapidement du résultat, alors je choisis de prendre la direction de ce travail de décontraction en selle avec des mains fixes mais des doigts souples qui viennent suivre le mouvement d'encolure. Une jument plutôt sympa mais seule, et sur la route, tout travail est limité. Je ne peux me permettre de lui laisser autant de liberté que si nous étions en carrière et forcément les tentations et stimuli sont nombreux. Mais on ne s'en sort pas trop mal. Quand je la sens à l'aise, qu'elle commence à décontracter cette nuque, je prends le trot. Il me faut au moins 20m de trot pour obtenir une allure régulière et une encolure mobile. Au moins, je sais à quoi m'en tenir. Je fais demi-tour à la fontaine en reprenant le pas et forcément, elle est déjà plus dynamique. Je me force à l'accompagner sans la jeter dans la précipitation et on se bagarre un peu quand je lui demande de tourner. Elle voulait déjà rentrer aux copines. Finalement on restera assez longtemps dans la rue de la Ferme de Pascal où là, je demande des variations d'allures, au départ c'est bancal, pas précis du tout, mais peu à peu on commence à toucher à un céder au niveau de la nuque et un dos qui fonctionne. Ce sont des bribes de 3 secondes toutes les 5 minutes mais elles sont là. Elle cherche à bien faire et fait elle-même des essais pour comprendre dans quelle posture elle se trouve la plus confortable. J'obtiens une belle cession à droite sur environ 5 foulées de pas et de belles cessions de nuque dans l'incurvation. Un moment donné je tourne autour d'une plaque d'égout, j'obtiens (c'est un coup de chance) une belle incurvation, légère dans la bouche et le dos bien remonté ! Je lui fous la paix la dessus et on rentre. Sur le retour, je m'amuse a faire des reculer-pas-arrêt-pas-arrêt-reculer. Elle chauffe un peu. Devant la Mairie, depuis le pas, je demande le galop : elle part au quart de tour dans un dos qui fonctionne si bien que j'en perd un peu mon équilibre. On reprend le trot sans problème et un arrêt au stop au carré. De là, je demande le pas. Puis le trot. Je la laisse s'étendre et, rien qu'avec mes doigts je la reprends jusqu'au demi-arrêt et trot direct derrière. Fou comme elle fonctionne bien. Elle était au taquet. Le retour au montoir est chaotique ! Forcément on passe devant les potes donc très compliqué, elle chasse des hanches une première fois mais la deuxième est la bonne. Je descends, félicite et la libère du filet. En liberté dans notre rue je la marche puis dessangle progressivement avant un bon pansage. 55 minutes de "travail" dans le village, je sais maintenant ses capacités et ses limites actuelles.

Il était prévu que je parte en balade aujourd'hui mais ce n'était pas gagné d'avance. J'ai été conviée à faire les boutiques ce matin et j'en suis rentrée tard. S'il y avait un beau grand soleil, à mon retour c'était un ciel noir et un vent à décorner les boeufs. Surtout que ce matin, j'avais un peu d'avance pour faire les abris et Tartine dormait, étalée comme une crêpe dans du crottin bien frais. J'ai passé une dizaine de minutes assise à ses côtés, avec Joya (mon chat roux!) qui s'est joint à nous. Evidemment quand elle est couchée je ne vais pas gratter les mamelles donc elle a finit par se lever, moi j'ai attaqué mon travail et je suis partie en ville. J'ai été de retour en début d'après-midi donc le temps de manger et je me suis décidée à, au moins, faire un gros pansage à la jument. J'ai passé pas loin d'une heure dessus entre les crins, l'urine séchée, le crottin, le poil d'hiver, c'était Armageddon sur mon cheval mais au final, j'ai pu l'avoir propre. Dès lors que j'ai terminé le pansage, j'ai sorti le matériel. Après tout, il n'y avait que quelques gouttes de pluie rares, ç'allait le faire. Au sellage la jument ne bouge pas d'un pet, je peux lui mettre le mors beaucoup plus facilement que la fois d'avant et je peux la faire marcher à l'épaule pour "qu'elle dégonfle". Au bout de 5 minutes je ressanglais, l'ai placé au montoir très facilement et hop, à cheval. Immobilité plus courte que les fois dernières mais je ne m'en suis pas formalisée. Je maintiens en tête les conseils apportés en vidéo par Coach En Direct et nous voilà partie. L'idée de cette sortie était surtout de jouer dans les transitions inter et intra-allures pour décontracter et activer certains muscles. J'ai donc commencé rênes longues et épaules un peu en avant et me suis amusée à juste redresser mon buste quand je voulais ralentir. Beh c'est pas con! et ça marche ce conseil. Je me suis surprise parfois à me mettre en arrière en demandant la mise en avant (débile !) mais j'ai rapidement rectifié le tire. Des arrêts pas très précis, mais de jolis reculer et une mise en avant du feu de dieu. Je suis remontée doucement et progressivement sur mes rênes en faisant attention d'accompagner le mouvement d'encolure sans en faire trop et avoir les doigts souples, sans perdre le contact. Franchement, c'est super difficile !! D'autant que je suis seule à me dire "fais-ci, n'oublie pas ça!" mais quand j'y arrive, tout roule très fluide. Malgré le vent assourdissant, la jument renâcle, vient chercher le contact, s'étend vers l'avant. Je joue dans l'allure du pas avec des arrêts avant de prendre le trot. Au début toujours très brouillon mais encore une fois, quand je parviens à bien associer mes aides de mon assiette en me décontractant, la jument suit très bien le mouvement. Après plusieurs transitions et un moment de rênes longues tête en bas, je demande le galop à partir du trot. Elle part à juste et au quart de tour !! J'ai félicité dès la première foulée. Quand elle monte son dos par contre, j'ai l'impression d'avoir un équilibre précaire, c'est déstabilisant. A l'entrée de Derbamont jument bloque, ronfle, cherche à faire demi-tour. Montée de stress et de pression, les fils se touchent. Il me faudra plusieurs minutes pour l'avoir un peu plus relâchée et attentive. On fait demi-tour au milieu du village et on reprend la même route, dans l'autre sens. Là, c'est le frein qui est défaillant et tenir mon dos est une torture ! Je devrais faire un peu de gainage parfois, juste pour dire ... 

J'arrive à la remettre au pas, je ne cherche pas à la placer mais qu'elle vienne chercher le contact, qu'on stabilise toute cette avant main tendue. Quand c'est OK, je demande le trot. On gardera cette allure sur plus de 500m, où je l'ai eu impeccable un très long moment c'était super chouette. Quand le vent s'est calmé j'ai demandé un galop à gauche (très dur pour elle, sa main faible!) qu'elle m'a envoyé au cordeau et du bon pied !  $) J'étais trop fière. Mais grosse frayeur, le vent s'est levé d'un coup, nous a poussé de l'autre côté de la route. Le téléphone m'indique 70 km/h, la jument de m'entend plus, elle ne voit rien, même moi je suis compactée par ce souffle, c'était impressionnant, on a mis un temps fou à redescendre en pression. Dans le village je repasse au pas, un peu de trot, quelques foulées calmes de galop et on finit au pas, rênes longues et rincées mais je suis trop fière. 

Ce matin, le temps est absolument immonde !! Il drache comme jamais, on a même du grésille. Alors je me résigne et je me programme une chouette journée canapé au coin du feu. Le temps de midi il y a une micro éclaircie alors j'en profite pour aller nourrir et Tartine est couchée en vache. Je vais la voir, la caresse et je me mets à lui masser le dos, les épaules... Et la voilà qui s'étale de ton son long (et son large...) parterre. Une dizaine de minutes ainsi avant de décider de se lever. Je nourris et je vois quand même que le ciel bleu apparait. Je me tâte, je vais manger et le temps avançant il fait beau. Alors je prends mon licol et je pars la brosser. Elle est toute jolie mais pas plus motivée que moi alors c'est lentement qu'on démarre. Juste marcher. A mi parcours je peux la lâcher, elle me suit, on s'amuse à faire un peu de trot et à la ferme, je la laisse brouter. On rentrera aussi calmement les mains dans les poches que nous sommes parties. Elle comme moi on aura pris l'air, c'était très sympa. 

18 Janvier 2023 | Balade du Chemin Jaune à cheval. 

La motivation n'était pas vraiment de la partie. On avait pourtant de la neige et de la fraicheur accompagnées d'un superbe soleil mais c'était sans compter sur la flemme. Et puis en début d'après-midi j'ai sorti mon équipement. Ca m'a réveillée, alors je suis sortie brosser la jument. Je suis contente parce qu'une de ses fourchettes pourrissait et le trou commence à bien se refermer ! Le pansage se passe devant la maison, en liberté, en plein soleil. Mais alors ce poil d'hiver qui vole partout est ma hantise. Après une grosse demi-heure, j'ai fini par abandonner l'idée d'en venir à bout et j'ai sellé l'animal. Le montoir commence a être moins précis, plus résistant, elle a échappé des hanches mais s'est remise instantané, une fois à cheval elle m'a senti et à la caresse elle a démarré sans que je ne lui demande ... Je suis pointilleuse là-dessus donc va falloir qu'on le retravaille en R+. Le départ est identique à ce que j'ai en tête : flou. Je ne sais pas où aller ni quoi faire vraiment, du coup la jument n'est pas spécialement en avant et asticot. Momentanément je me dis qu'on va juste faire le tour du village, la jument avance un peu mieux et puis je vais jusqu'à la Cuma, donc Tartine pas contente. Finalement elle se pose, on fait demi-tour pour aller à la ferme de Pascal. On trotte, petite hésitation mais ça se passe. Je fais du trot-arrêt-trot, pas précis mais j'ai rien dans les mains et la jument devient plus régulière. Juste derrière la distillerie je demande le galop, elle part bien, du bon pied et je fais une transition galop-pas assez agréable. On marche, elle renâcle et souffle un peu. Je comprends que mon diesel est chaud. On descend la côte avec une cadence régulière et satisfaisante (elle ne se jette plus épaules tombantes.) alors, au céder le passage, je prends la décision de partir à droite pour faire le Chemin Jaune. Jument contrariée, pas contente, moi pas forcément en forme, on se bagarre un petit peu, c'est délicat, mais on "lâche les armes" en même temps. Elle a du mal à sortir du village mais en lui laissant prendre et garder le trot on trouve une régularité et une bonne décontraction. On repasse au pas, je prends le chemin de gauche mais ça grimpe, la jument trotte, je la laisse quelques foulées et on prend le galop. Rapidement on se retrouve au pas, ça grimpe assez fort et Tartine n'a pas l'endurance pour supporter ça. En haut, elle broute, on souffle. Le chemin est long, plein de boue, plein d'eau, mais alors elle a été parfaite pour passer dans les flaques d'eau profondes, on a pu bosser la rectitude grâce aux ornières étroites, j'ai senti qu'elle se tenait vraiment et ça fait drôle depuis là-haut ! Quelques pauses pour boire et manger de l'herbe et on prend à droite, deuxième chemin, ça fait une boucle qui nous ramène à la route. Encore une fois ça hésite, ça glisse, ça sent, mais alors le pas dynamique qu'elle a pris ... J'étais secouée comme un prunier mais je l'ai laissée, parce qu'elle était enfin "comme il faut" ! A moi de gainer, tenir mes jambes et mon dos mais souple dans mon bassin. Elle avait le pas très sûr mais on reste à cette allure. On croise les moutons bioniques, ça descend un peu. Arrêt au bord de la route. Et on rentre. Un long moment je suis restée au pas rênes longues pour qu'elle souffle et je l'ai laissé prendre le trot. Un peu précipité et bâclé au départ, elle s'est peu à peu posée et 500m avec un trot de travail cadencé, qui moi me fait souffrir mais elle était magistrale. Au pas, on souffle et après la côte qui fait angle mort je demande le galop à gauche. Elle part quasiment du pas, et du bon pied, je suis très fière d'elle. On reste un bon 200m comme ça avant de revenir au trot puis au pas. Là je laisse une voiture me doubler, j'arrête l'animal et je dessangle de 4 trous. On rentre au pas, rênes longues. Plus on avançait plus on ralentissait, elle s'est bien détendue. A la maison, pied à terre au montoir, nickel. Je desselle, Thierry me donne ma séchante, je nourris, je lui donne trois grains pour dire-que et je la bouchonne. 

Hier, je reçois un message d'un cousin (que je n'ai jamais vu mais avec qui j'ai longtemps parlé!), pour savoir si un shooting photo m'intéresse. Je lui réponds que oui et que ce sera l'occasion de se rencontrer de visu. Je convie donc dans la foulée MC, qui accepte instantanément. Mon cousin fait beaucoup de portraits, de mariages, mais il avait juste envie de faire des photos version chill, sans prise de tête. A 13h donc, MC arrive. Et on se met au travail pour rendre nos chevaux présentables. Plus d'une heure pour faire un pansage dans les règles de l'art et je suis assez fière d'avoir récupéré la queue de Tartine qui noire de merde. Après l'arrivée d'Eric et plusieurs cafés, je leur explique qu'on ira dans les champs, puisque de toute façon on n'a ni neige, ni soleil, ainsi je pourrai laisser Tartine en liberté et les autres profiteront d'une herbe bien verte. Fait est dit, la blonde en liberté s'est roulée dans la boue peu après son premier galop. Mais elle était fine heureuse, elle a gambadé paisiblement. J'avais forcément Golfite en longe, qui plus on avançait, plus elle trottait et galopait. Un moment donné elle est partie en galop-saut de mouton, elle m'a réveillé mon élongation à droite. Mais à 36 ans, j'étais épanouie de la voir si vive ! Entre temps on se pose un peu entre un rayon de lumière et une tâche de neige. On fait des photos, Golfite par moment en liberté. MC est montée sur sa jument puis j'ai fait de même. J'étais très fière de Tartine qui n'a pas moufté quand je lui ai grimpé dessus et qui a su marcher, trotter, s'arrêter et reculer en cordelette ! MC m'a fait la remarque "on voit que tu travailles avec, elle est chouette !". Ca m'a fait plaisir ! Je suis descendue, j'ai caressé, on a laissé les chevaux faire leur vie puis on est rentré. On a passé encore plus d'une heure autour de cafés, des chats et du chien avant que la neige ne tombe avec la nuit, alors tout le monde est parti. 

24 Janvier 2023 | En cordelette dans le village.
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On ne dirait peut être pas mais je n'ai aucune motivation depuis quelques jours. Je me sens super fatiguée et je crois que j'en ai vraiment ma claque de ce temps ! Ce matin j'avais décidé qu'on viderait un peu l'abri des grosses dindes parce que la paille dépassait de la planche de chêne (sous-bassement de l'abri). On a finit relativement vite, j'étais contente, on a pu faire ce qu'on avait à faire toute la mâtinée ensuite. A 11h en revenant, Tartine était couchée. J'ai donc pris le téléphone et j'ai passé exactement 8min47 avec elle. Je me suis même assise dessus en lui grattant le garrot, elle n'a rien dit. J'avais des sacs de croquettes à sortir de la voiture donc j'ai laissé le portable filmé et j'ai pu voir que Tartine s'est levée uniquement quand elle a cessé d'entendre le bruit de plastique. Alentours de midi je ne suis toujours pas motivée mais quitte à nourrir, je décide d'en profiter pour mettre la cordelette à Tartine, la sortir (elle sort d'elle même désormais!) et lui faire un super pansage. Et puis on part, à pied, au village. Mais super compliqué pour elle de quitter les copines, même les morceaux de pommes ne m'ont pas rendue plus attractive et elle était stressée. J'ai fait en sorte de ne pas m'énerver, ce n'est pas de sa faute si Golfite hurle et l'appelle à la mort. On poursuit. Je demande pas mal de transitions, de reculer et d'arrêts. A l'arrêt, je lui demande la tête en bas. Puis en reculant, puis en marchant. Le résultat n'est pas sensiblement juste mais l'idée était là. Après la distillerie je la laisse brouter et au moment de repartir j'ai la flemme, alors je grimpe dessus. Oui, j'ai fait 50% de cette balade en cordelette, et elle a été trop chouette ! Dans la descente de la ferme elle s'est tenue, j'ai obtenu un beau demi-arrêt. Pas d'accélération intempestif, j'ai même une très bonne direction. Au céder le passage elle me fait un bel arrêt et on ne coupe même pas la route, on traverse correctement. Je m'amuse à monter et descendre le trottoir pour jouer sur la direction, elle est géniale. Des arrêts, elle est quasiment parfaite. Je demande le trot, au top. On maintient un tout petit trot, puis on allonge et arrêt. Je me suis éclatée !! J'ai même pu l'amener au montoir pour descendre sans aucun soucis. Comme quoi... Mais Golfite était près du garage, elle m'a défoncé fils et piquets, j'ai couru et j'en ai oublié mon propre cheval qui est rentrée toute seule au paddock après quelques brins d'herbes volés.

$)  11 Années que toute cette aventure a commencé... Comment vous remercier !?  $)